Présentation
LA FINALE DU CONCOURS
Pour cette troisième édition du Concours international pour les Pianistes Amateurs, le Festival se réjouit d’accueillir Jean-Philippe Collard qui n’avait pu être des nôtres l’an dernier. Il sera Président du Jury, un rôle qui lui tient d’autant plus à cœur qu’il apprécie et soutient avec enthousiasme les musiciens « amateurs ».
“Amateur”… donc, “amour”… Un concours d’amateur n’est pas une compétition, c’est la plus belle des manières de faire de la musique. Nous, professionnels, sommes un peu enfermés dans notre métier avec l’obligation de nous maintenir à un très haut niveau. La pratique amateur nous est interdite au sens où l’on refreine trop souvent de la jouissance de découvrir des partitions, de les aborder “légèrement” puisque la finalité de notre travail se révèle sur scène. J’ai de la nostalgie pour cet amour de la légèreté. Je suis certes Président du jury, mais je suis d’abord un musicien et un auditeur très attentif à ce que j’écouterai. Je me réjouis d’un jury si convivial. Qui plus est, il y aura le plaisir de découvrir de véritables talents et de donner quelques conseils aux participants.
MEMBRES DU JURY
Jean-Philippe COLLARD > Pianiste concertiste, Président du jury
Claire-Marie LE GUAY > Pianiste concertiste, Directrice artistique du Festival
Émilie MUNERA > Musicologue, Journaliste et Productrice à France Musique
Vincent REMY > Journaliste et Auteur, Rédacteur en chef à Télérama
La finale du Concours se déroulera sur un piano de concert Bösendorfer, partenaire.
PROGRAMME DE LA FINALE DU CONCOURS
Candidat n°1
Sho YAMASAKI, 34 ans, Paris (75) : Fantasia Op.28 « Sonate écossaise » – 1er et deuxième mouvement, Félix Mendelssohn
Candidat n°2
Claire MEISSNER-BERNARD, 32 ans, Bâle (Suisse) : 12 variations sur « Ah vous dirai-je maman » K.265, Wolfgang Amadeus Mozart
Candidat n°3
David DESFORGES, 51 ans, Puteaux (92) : Barcarolle Op.60, Frédéric Chopin
Candidat n°4
Sylvie JEAN, 60 ans, Saint-Grégoire (35) : Jeux d’eau, Maurice Ravel
Candidat n°5
Damien LAIGRE, 44 ans, Sceaux (92) : Sonate n° 8 Op.13 dite « Pathétique » – 1er mouvement, Ludwig van Beethoven
Candidat n°6 :
Nicolas PIGNEUX, 22 ans, Lyon (69) : Prélude n°8, Livre I, « La fille aux cheveux de Lin » et Estampes, L. 100 – II. La soirée dans Grenade, Claude Debussy
Candidat n°7
Alain MARI, 50 ans, Cagnes-sur-Mer (06) : Ballade n°4 Op. 52, Frédéric Chopin
Concours en partenariat avec le magazine PIANISTE et EMERIA Dinard, Thalasso & Spa
*************
LE RÉCITAL DE JEAN-PHILIPPE COLLARD
Piano : Jean-Philippe COLLARD
À l’issue de la finale du concours, Jean-Philippe Collard donnera un récital. Une occasion rêvée d’entendre l’un des grands artistes d’aujourd’hui dans des œuvres emblématiques de son répertoire et de l’univers romantique.
Quel serait le lien artistique qui unit les œuvres de ces trois compositeurs ?
Avant tout la mélodie souveraine, l’art du chant ! Les trois compositeurs eurent pour priorité la conduite du son et la projection de celui-ci. L’accompagnement de la main gauche assure la différence, c’est-à-dire qu’il suggère ce que la main droite doit nous dire. Dans tous les cas, il s’agit de dialogues.
Vous interprétez la troisième Barcarolle de Fauré dont le titre évoque la mélodie vénitienne…
La mélodie est constante, le propos est “liquide”, coule de source si je puis dire, du haut en bas du clavier. Nous sommes encore loin de la complexité harmonique des dernières œuvres de Fauré.
Quatre mouvements dont un scherzo curieusement placé en deuxième position, une marche funèbre et un finale de 77 mesures, pièce presque atonale, composent la Sonate n°2 de Chopin. Comment créer une unité dans cette œuvre pour le moins stupéfiante d’originalité ?
Ne nous faisons pas d’illusion : nous ne ferons jamais de cette partition, un chef-d’œuvre d’architecture ! Pour être provocateur, je pourrais même parler de quatre pièces distinctes qui furent ainsi assemblées. Cette sonate hors-norme, d’une singularité inouïe, est parsemée de coups de génie.
Avec l’Étude et le Nocturne pour la main gauche de Scriabine, on perçoit encore l’influence de Chopin. Pour autant, n’avez-vous pas le sentiment que l’expression et le chant s’ouvrent sur un espace immense ?
Il est clair que dans les pièces de Scriabine, on “s’envole” vers d’autres paysages sans que les sentiments ne perdent en intensité. Et pour l’auditeur, le Nocturne pour la main gauche apparaît stupéfiant. Il s’agit d’un exploit de composition, assurément, car les deux voix distinguent parfaitement le chant. Il faut restituer l’illusion des deux mains. Mais, après tout, le piano est, par définition, l’instrument de l’illusion.
Jean-Philippe COLLARD en quatre questions :
Quelle serait votre œuvre fétiche, celle de l’île déserte ?
Le Second Concerto pour piano de Brahms… que je n’ai jamais joué ! Cette œuvre est la quintessence de la relation entre le piano et l’orchestre. Je l’ai entendu il y a peu, à la radio, dans l’interprétation de Nicholas Angelich qui nous a quitté l’année dernière. J’étais ému aux larmes. Nos rêves, parfois, s’éteignent avec les années qui passent…
Combien d’heures travaillez-vous quotidiennement ?
Dans les grandes journées et jusqu’à l’épuisement, six heures… Ce qui n’était pas le cas dans le passé…
Comment s’organise votre journée avant un concert ?
La question n’est pas résolue ! Je n’ai jamais trouvé le résultat conforme à mes espérances.
Avez-vous d’autres passions que la musique ?
Précisément, faire tout autre chose que de la musique ! La lecture, la promenade, la rencontre d’autres personnes…