Penderecki Krzysztof

Krzysztof Penderecki est l’un des compositeurs les plus emblématiques de sa génération, le plus illustre des musiciens polonais aussi … avec Chopin ! Il est honoré dans le monde entier (Prix, décorations, doctorats Honoris Causa) tant comme compositeur que comme chef d’orchestre. La dimension humaniste, spirituelle de sa musique lui a permis de nouer des liens très forts avec un public élargi.
Né à Debica en 1933, Penderecki a fait ses études à Cracovie (conservatoire, université). C’est Anaklasis, une œuvre pour 42 instruments à cordes et percussions qui le révèle sur un plan international au festival de Donaueschingen en 1960. Dans cette continuité, Thrènes à la mémoire des victimes d’Hiroshima pour 52 cordes, Polymorphie, Fluorescences pour grand orchestre témoignent de l’intérêt du compositeur pour la rechercherche timbrique, les effets sonores, les clusters, glissandi, micro-intervalles, nuages de sons etc. Mais dès ces années 60, une composante religieuse est sensible dans ses œuvres (Stabat Mater, Passion selon saint Luc, Dies Irae à la mémoire des victimes d’Auschwitz. Dans les années 70, Penderecki, tout en continuant à exploiter ses trouvailles sonores, évolue vers un langage néo-tonal, une esthétique post-romantique, sans doute sous l’influence d’une foi typiquement polonaise qui oriente aussi sa thématique (Magnificat, Te Deum, Polnisches Requiem, Sept portes de Jérusalem) et de la musique germanique (il a enseigné à Essen).
Penderecki affectionne écrire tant pour les voix que pour les instruments : les cordes, certes, car il est au départ violoniste (et pianiste) mais aujourd’hui aussi pour les vents. Penderecki est aussi à l’aise dans les miniatures que les grandes formes. On lui doit de nombreux concertos (pour violon, flûte, violoncelle, trompette, cor et piano), 8 symphonies, des quatuors à cordes, des opéras dont Les Diables de Loudun, Paradise Lost (Milton), Ubu Rex (Jarry) etc.
Après avoir enseigné à la Hochschule de Cracovie, il en devint le recteur en 1972 et fut nommé Professeur (1973-1980) à la prestigieuse univiversité américaine de Yale. C’est à ce moment-là qu’il entreprit une tournée qui consacra sa réputation internationale, y compris comme chef.
Il dirigera à Dinard la création française de la seconde version de son Concerto pour piano, Resurrection (2001, 2nde vers. 2005), une œuvre particulièrement forte, brillante, cinglante même, où la virtuosité de l’écriture, la recherches d’effets sonores, la pregnance thématique servent à exprimer l’émotion de l’homme et du compositeur face au terrorisme (New York, 11 septembre 2001).