Présentation
LA NUIT DU PIANO CLASSIQUE ET JAZZ
VIRTUOSITÉ et IMPROVISATION, CORRESPONDANCES
Deux pianistes au sommet de leur art abordent quelques-uns des répertoires les plus difficiles du piano, répertoires qu’ils transfigurent au gré de leur imaginaire.
Florian Noack s’inspire du jazz dans ses arrangements de Gershwin, et Paul Lay métamorphose quelques-unes des pages les plus célèbres du répertoire classique grâce à son talent d’improvisateur.
Les deux pianistes jouent aux frontières de leurs deux univers si proches et nous proposent un programme riche de correspondances : une expérience musicale à ne pas manquer !
FLORIAN NOACK, PAUL LAY : ÉCHANGES CROISÉS
Florian Noack, parlez-nous du fil conducteur de votre récital dans lequel vous célèbrez, en premier lieu, la virtuosité romantique la plus sublime…
Ce programme combine deux trajectoires. D’une part, la virtuosité romantique dont l’œuvre de Liapounov, qui a fait l’objet de mon récent album et l’attachement à l’univers de la transcription auquel je suis particulièrement attaché. Ce sera l’objet d’un prochain disque, aux frontières du jazz.
Dans tous les cas, la question posée est simple : jusqu’où est-il possible aller avec un piano ? Je me suis toujours passionné pour les univers les plus éloignés qui se nourrissent les uns les autres. La transcendance qui est le sous-titre des études de Liszt et de Liapounov est un terme qui évoque la notion de dépassement et, bien évidemment, de virtuosité.
Et l’origine du mot “virtuosité” est “vertu”…
Absolument ! La virtuosité est à la fois un jeu et une récompense. Quand on la maîtrise, on révèle alors ce que le compositeur a imaginé et le piano se métamorphose. Il est l’instrument de toutes les illusions.
Vous refermez le récital avec votre propre paraphrase sur des valses de Strauss et vos arrangements de Gershwin…
En effet. La musique de Strauss est considérée comme appartenant à l’art du divertissement, mais sa légèreté est si subtile et délicate à restituer ! Je me suis amusé, aussi, à arranger des partitions de divers compositeurs de jazz. Cela étant, il s’agit d’un autre monde sonore dont je laisse à Paul Lay, le soin de vous parler…
Précisément, ressentez-vous, Paul Lay, cette perméabilité entre le classique et le jazz lorsque vous improvisez ?
À l’évidence ! D’ailleurs, je constitue une grande partie du programme de ce concert à partir d’œuvres de Beethoven. Je pars toujours d’un cadre, d’un canevas pour chacune d’elles avant de m’approprier les mélodies. C’est ainsi que de nouveaux espaces sonores s’ouvrent, propices à l’improvisation.
Vous avez une formation de musicien classique et au Conservatoire de Paris, vous avez étudié aussi le jazz que vous enseignez, aujourd’hui, dans l’institution…
L’improvisation classique était fondamentale à l’époque baroque et classique. On exerçait alors son oreille à la manière de organistes improvisateurs. Improviser implique nécessairement de se poser la question de la forme qui détermine la cohérence de l’histoire que vous racontez au public.
Peut-on imaginer que la première partie du concert ait une influence sur vos propres improvisations…
Bien entendu ! Un musicien est influencé par une infinité de paramètres, des artistes qui ont joué auparavant jusqu’à l’acoustique du lieu. Nos univers sonores sont totalement poreux.
Quel est votre état d’esprit lorsque vous entrez sur scène et que vous vous placez dans cet état d’urgence qui consiste à jouer sans la mémoire d’une partition ?
J’ai eu beau essayer tous les rituels possibles, la seule chose qui compte, est d’être à l’affût du moindre son, de la plus infime expression. Je suis alors dans un état de concentration extrême et, paradoxalement, je sais qu’une part de mon interprétation sera soumise à l’imprévu, à l’inédit, à l’instinct. Il faut accepter la dualité d’un contrôle total et d’un laisser-aller nécessaire. C’est toute la magie du concert.
Programme
19 h – 20 h : Florian NOACK
Franz LISZT (1811-1886) et Sergei LIAPOUNOV (1859-1924)
« À propos d’Études d’exécution transcendante »
> Berceuse (Liapounov)
> Allegro Agitato Molto (Liszt)
> Chasse-Neige (Liszt)
> Harmonie du Soir (Liszt)
> Ronde des Sylphes (Liapounov)
> Lesghinka (Liapounov)
Johann STRAUSS (1804-1849) > Paraphrase d’après différentes Valses (arr. Florian Noack)
George GERSHWIN (1898-1937) > What causes That ? – Slapp that bass (arrangement de Florian Noack)
Fats WALLER (1904-1943) > Bye bye Baby (transcription de Florian Noack)
20 h – 21 h 15 > Pause repas salle Valéry
21 h 15 – 22h 15 : Paul LAY
> Improvisation sur George GERSHWIN
> Extraits de l’album « Full solo » inspiré par les œuvres de Ludwig VAN BEETHOVEN
> Bagatelle Woo52
> Symphonie n° 7 – Allegretto
> La lettre à Élise
> In Vienna water drops
> Des sourires et des ombres
> In Vienna-Heiligenstadt
> Extrait de l’Album « Mikado », KA